Les villes abritent une communauté diversifiée de microorganismes, qui inclue les champignons, les bactéries, les virus et les archées. Dans les faits, ces microorganismes colonisent toutes les surfaces ; des sols aux plantes urbaines, en passant par les eaux usées et les bâtiments. Les microorganismes urbains sont notamment essentiels dans la structure et la fonctionnalité des espaces urbains de même que pour la santé humaine. Les paysages urbains diffèrent quant à la diversité des microbes qu’ils hébergent, c’est-à-dire que chaque ville possède une composition microbienne unique. Néanmoins, les connaissances quant à la distribution ainsi qu’aux fonctions des microorganismes demeurent à ce jour limitées. Existe-t-il des différences importances quant aux microbes retrouvés dans deux quartiers socio-économiquement distincts ? Répondre à cette question fondamentale permettrait de faciliter l’aménagement des populations microbiennes en ville en conférant de nombreux bénéfices pour ses habitants.
Objectifs du projet: Ce projet vise à étudier la distribution des microorganismes ainsi que les facteurs déterminants quant à leur assemblage au sein des paysages urbains québécois, soit à Montréal et Sherbrooke. À la lumière de cet objectif, il sera question de procéder à un échantillonnage d’air, de feuilles d’arbres ainsi que de sol le long deux gradients (diversité végétale et socioéconomique). Ces échantillonnages seront réalisés à plusieurs moments clés durant la saison estivale afin d’étudier la variation temporelle des communautés. Pour ce faire, nous avons préalablement installé 40 trappes d'échantillonnage au sein des deux villes (25 à Montréal et 15 à Sherbrooke) permettant de capturer de façon passive le pollen ainsi que les contaminants de mai à septembre. En addition, nous avons collectés des échantillons de feuilles, de racines ainsi que de sol associés à trois espèces dominantes des paysages urbains soit l’érable à sucre, l’érable argenté et l’érable de Norvège. Des technologies moléculaires (e.g. séquençage d’ADN) seront notamment utilisées afin de caractériser la taxonomie des microorganismes en milieux urbains, de même qu’identifier leurs importantes fonctions.
Importance du projet: En sachant si divers statuts socio-économiques diffèrent quant à la diversité taxonomique et fonctionnelle des microorganismes, ce projet contribuera à une meilleure compréhension quant à la façon que ces microorganismes modulent la santé humaine et les inégalités socio-économiques au sein de nos villes. Ces connaissances sont également fondamentales afin d’anticiper l’altération des communautés microbiennes urbaine en réponse aux conséquences de l’urbanisation et des changements climatiques.
La figure 1. La figure montre l'emplacement des pièges dans deux villes d'intérêt: L'île de Montréal et Sherbrooke.